Depuis maintenant une quinzaine d'années je pratique la
sourcellerie, appelée jadis, rabdomancie ou l'art divinatoire de la baguette.
Certains ouvrages du XV, XVI siècles, préconisaient de couper le bois servant à
confectionner la "fourcelle", selon un rite immuable empreint de
mystères et d'incantations. Je cite : "Dès le moment où le soleil apparaît
à l'horizon vous prendrez, dans un but divinatoire, de la main, gauche une
baguette de noisetier et la couperez de la droite en trois coups, disant : je
te ramasse au nom d'Eloïm, Mitraton et Symphoras, afin que tu aies la vertu de
la verge de Moïse et de Jacob pour découvrir tout ce que je voudrais savoir...."En
1518, Luther soupçonnait la baguette de servir à un échange avec le Diable et
en condamnait l'usage. A notre époque, nos esprits plus rationnels, nous ont
appris que sans le sourcier et sa sensibilité, les instruments ne sont que des
tiges de fer, de bois ou des "breloques" pendues au bout d'une
chaîne, qui n'ont aucun pouvoir particulier, ce sont des amplificateurs des
vibrations internes de l'opérateur. Le professeur Yves Rocard physicien, père
de Michel Rocard, qui a étudié ce qu'il appelle le signal du sourcier, dit
:" Le sourcier est actionné par une anomalie du champ magnétique
terrestre, qui a la plupart du temps, a un rapport avec
l'eau. "Effectivement une eau circulant sous terre, glissant contre les
parois d'une roche, induit un champ magnétique qu'une personne réceptive capte
à la verticale du cheminement de cette eau. Les réactions physiologiques et
inconscientes qui s'en suivent actionnent pendules et baguettes. La France
a connu des sourciers célèbres dont le plus éminent fut l'Abbé Mermet, qui
vécut dans les années 20 et créa une méthode qui porte son nom. Pour ce maître
de la sourcellerie et de la radiesthésie, si l'on peut dissocier les deux
pratiques, "tous les corps émettent des ondulations ou radiations et un
cours d'eau souterrain est longé de sept lignes magnétiques parallèles de part
et d'autre du courant." Cette théorie est effectivement vérifiable par un
praticien chevronné. J'ai eu ma première "révélation" à l'occasion
d'un essai avec les tiges en L d'un sourcier reconnu. Mais depuis ce premier
"ressenti" que d'eau a coulé si je puis dire ! J'ai du tout
apprendre, cette force qui était en moi à l'état lattent je devais la nourrir
de mes efforts, de mon travail, afin qu'elle grandisse et produise ses fruits.
J'ai travaillé sur toutes sortes de terrains, des garrigues à la plaine. J'ai
pu observer que mes instruments se mouvaient différemment sur les sols
caverneux, les veines (eau circulant entre deux roches) ou les nappes
phréatiques. Est-ce notre cerveau qui perçoit, analyse et nous transmet la
réponse par divers mouvements du pendule :"giration à droite ,
giration à gauche, soubresaut ou bien est-ce les "émanations" émises par la
nature des sols géologiquement dissemblable
, qui ont une action directe sur nos instruments? Il existe pour moi deux types
de radiesthésie : la radiesthésie physique, qui meut nos instruments et la
radiesthésie mentale qui interprète. Cela est particulièrement vrai en ce
qui concerne l'évaluation de la profondeur ou le débit d'une source. Il existe
plusieurs techniques qui sont les dérivés d'une seule et même méthode. En fait,
le sourcier s'oriente mentalement soit sur la profondeur, soit sur le débit
d'une source. Prenons exemple de l'évaluation de la profondeur suivant ma façon
de procéder : je me place au centre de la veine pendule en main, je me
concentre en me disant "à quelle
profondeur coule cette eau que je viens de détecter ? " A partir de ce
moment j'oublie l'environnement j'ai la tête sous terre comme j'aime le dire en
plaisantant. Aussitôt mon pendule se met en mouvement et je compte de 5 mètres en 5 mètres . Lorsque
j'atteins la profondeur où coule la veine, mon pendule stoppe net. Il s'agit là
d'un acte de radiesthésie ou seul le mental intervient, il en est de même pour
la recherche sur plan, que je pratique également. Certains individus ont une
prédisposition plus accentuée que d'autres pour les pratiques ésotériques mais
quelles que soient nos facultés, seul le travail nous fait progresser. Le coût
d'un forage représentant un investissement important, il faut être sûr de ses
résultats avant d'engager une personne, qui vous fera confiance parce que vous
êtes ou vous vous dites sourcier, à faire "un trou" quelquefois de 150 mètres de
profondeur. Pour la pratique de la sourcellerie une grande humilité est
requise, chaque nouvelle recherche est un nouveau défit, une remise en cause de
soi même, c'est une merveilleuse aventure faite de joie, ou de déception, si
les résultats ne sont pas ceux escomptés. Mais lorsque l'eau est au
rendez-vous, quelle satisfaction et quel bonheur ! ...
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